L’ordonnance de protection est un moyen efficace pour protĂ©ger la victime de violences conjugales.
Pour lutter contre les violences faites aux femmes, la loi n’a cessĂ© de s’Ă©tendre, pour une amĂ©lioration de la prĂ©vention, de la protection des victimes et d’un renforcement de la rĂ©pression.
C’est ainsi que le lĂ©gislateur est Ă nouveau intervenu dans ce domaine par la Loi n°2019-1480 du 28 dĂ©cembre 2019 visant Ă agir contre les violences au sein de la famille.
Il s’avère que les nouveautĂ©s sont considĂ©rables tant du point de vue des conditions que de la procĂ©dure en elle-mĂŞme.
DĂ©sormais, le demandeur n’a plus Ă dĂ©montrer l’existence d’une cohabitation, passĂ©e ou prĂ©sente, ni l’existence d’une plainte pĂ©nale prĂ©alable. L’apprĂ©ciation du juge est clairement recentrĂ©e sur un faisceau d’indices permettant de caractĂ©riser la vraisemblance des violences et du danger allĂ©guĂ©s par le demandeur.
De plus, aujourd’hui la procĂ©dure est Ă bref dĂ©lai. Le juge dispose ainsi d’un dĂ©lai maximal de six jours pour rendre sa dĂ©cision, ce qui implique une très grande rĂ©activitĂ© des parties dans la prĂ©paration de leur dossier.
Une grande innovation Ă©galement : l’intervention du Ministère Public.
Le Parquet devient en effet la troisième partie Ă cette procĂ©dure. Il sera dĂ©sormais convoquĂ© par le juge, pour l’audience, Ă fin d’avis.
Le juge a, quant Ă lui, de nouvelles prĂ©rogatives : les dispositions de l’article 515-11,1 bis, prĂ©voient une interdiction nouvelle pour le dĂ©fendeur. Ce dernier ne peut plus se rendre dans certains lieux dans lesquels se trouve de façon habituelle la partie demanderesse.
Les mesures envisagĂ©es prioritairement sont : l’attribution du logement au demandeur et un droit de visite au sein d’un espace mĂ©diatisĂ©.
Le Juge aux Affaires Familiales se voit dĂ©sormais contraint d’informer le Procureur de la RĂ©publique ou de motiver spĂ©cialement sa dĂ©cision lorsqu’il entend dĂ©roger Ă ces points particuliers.
D’autre part, cette Loi a donnĂ© une nouvelle dimension Ă l’exercice de l’autoritĂ© parentale. Si le magistrat s’attache principalement Ă la prĂ©servation de l’intĂ©rĂŞt supĂ©rieur de l’enfant, le juge pĂ©nal dispose de nouvelles prĂ©rogatives.
Tout d’abord, l’exercice de l’autoritĂ© parentale est d’office retirĂ© en cas de condamnation du parent violent. Sont concernĂ©s les crimes d’atteintes volontaires Ă la vie (assassinat, meurtre, empoisonnement…), les crimes et dĂ©lits d’atteinte volontaires Ă l’intĂ©gritĂ© de la personne (tortures et actes de barbarie) et les crimes et dĂ©lits de nature sexuelle (viol et agressions sexuelles).
Il appartient alors au juge pĂ©nal de statuer sur le retrait de l’exercice de l’autoritĂ© parentale.
A dĂ©faut, l’exercice de l’autoritĂ© parentale sera suspendu de plein droit Ă titre provisoire pendant une durĂ©e de six mois dans l’attente de la dĂ©cision du Juge aux Affaires Familiales.